La transformation est un thème en vogue. A juste titre : l’environnement business est aujourd’hui extrêmement volatil et incertain. Mais, pourquoi se transformer ? L’objectif d’une transformation est souvent de conserver des acquis, des parts de marché… ou de s’adapter à de nouvelles attentes. Avec le digital, la transformation va plus loin. Aujourd’hui, les changements sont partout autour de l’entreprise. Si une entreprise veut se convaincre que la révolution digitale est un phénomène réservé aux autres, parce que son secteur ne sera pas touché, elle se trompe. Même dans des secteurs a priori peu technologiques comme la ferronnerie, la plomberie ou la cordonnerie, le digital rebat les cartes. C’est toute la difficulté du chamboule-tout actuel – personne n’est épargné –, mais cela facilite la prise de décision : il n’y a pas d’alternative. Ainsi, il faut se transformer pour survivre et croître dans ce contexte mouvant. Il s’agit non seulement de conserver l’essentiel, mais également de saisir de nouvelles opportunités. Pourtant, la transformation digitale est souvent mal comprise. Comme nous le montrons dans une étude qui sortira le 4 octobre, ce n’est pas simplement une digitalisation des process, c’est une transformation globale de l’entreprise. La technologie sans la transformation est un artifice cosmétique dont les effets positifs immédiats s’essouffleront rapidement.
Cette transformation globale et ses conséquences pour l’entreprise se jouent à trois niveaux : le rôle du client, l’organisation interne à l’entreprise et le rapport à ses partenaires. Tout d’abord, Remettre le client au cœur de son entreprise est fondamental pour faire face à des clients plus exigeants et volatils. Les clients et les consommateurs changent. Dans un monde dominé par l’accès à tout, tout de suite, tout le temps et sur tous les supports (que l’on appelle également la mobiquité), les entreprises doivent s’adapter, autant en BtoC qu’en BtoB. Une entreprise spécialisée dans la fixation et la connectique pour l’industrie automobile que nous avons rencontrée l’illustre parfaitement : « Nos clients ne nous envoient pas des commandes, mais des prévisions de commandes. Ils ne nous confirment leurs commandes que 48h avant la livraison. Et nous avons besoin d’environ 12 semaines pour sortir les pièces. » L’incapacité de comprendre cette nouvelle réalité est l’assurance de perdre des parts de marché.
En outre, beaucoup de clients recherchent autre chose qu’un simple produit. C’est d’ailleurs un des grands enjeux pour l’économie française : produire des produits de qualité à forte valeur ajoutée. Les clients et consommateurs veulent que les entreprises répondent à leurs besoins, qu’elles offrent des solutions à des problèmes, qu’elles soient au plus près d’eux. Plutôt que de « pousser » son produit, il faut comprendre ce que le client recherche, l’utilisation qu’il va faire du produit et l’environnement dans lequel il l’utilise. Un amateur de jogging sera plus intéressé par des écouteurs adaptés à la course, résistants à la sueur et offrant des services additionnels, comme une application sur son smartphone pour suivre son parcours et trouver la musique adaptée à son rythme, que de simples écouteurs. Ces développements ne sont envisageables que si l’entreprise réfléchit à son business, à sa promesse de valeur et à ses offres dans un environnement plus global afin de nouer des partenariats pertinents et d’évoluer, voire de piloter un écosystème de partenaires.