Sale week-end de la Toussaint pour les 17.500 salariés de Vivarte. Le jeudi 27 octobre, le conseil d’administration de Novartex (groupe Vivarte) a débarqué Stéphane Maquaire, PDG du groupe depuis le 19 avril, et installé dans son fauteuil Patrick Puy. « Au regard de son expérience significative en matière de redressement rapide d’entreprise », disent les actionnaires. En clair, pour les syndicats qui le rencontraient ce mercredi, il s’agit d’un cost killer qui vient pour achever le démantèlement de l’entreprise. C’est peu dire que les salariés de Vivarte sont inquiets. Depuis deux ans, ils assistent impuissants à la vente ou à la restructuration de leurs enseignes et ont l’impression de servir uniquement les intérêts de fonds vautours désireux de récupérer leur mise. De fait, en août 2014, douze fonds d’investissements, dont quatre actionnaires de référence – Oaktree, Alcentra, Babson et Golden Tree -, rentrent au capital de Vivarte en rachetant la dette (décotée) des 116 créanciers du groupe qui renoncent dans le même temps à 2 milliards d’euros de dette (sur 2,8 milliards d’euros). Les nouveaux fonds acceptent de mettre au pot 500 millions d’euros pour relancer le groupe d’habillement et en prennent le contrôle. Marc Lelandais, PDG depuis 2012, qui avait pourtant mené à bien l’opération de restructuration, est évincé dans la foulée. Richard Simonin, un ancien de la Redoute et de Givenchy, est alors nommé directeur général et commence à licencier (environ 1.500 salariés) tout en fermant un certain nombre de magasins. Une restructuration qui ne satisfait apparemment pas les actionnaires. A la surprise générale, en avril dernier, Stéphane Maquaire, président de Monoprix depuis 2010, prend sa place. Avant d’être limogé à son tour… Entretien avec Jean-Louis Alfred, le coordinateur CFDT du groupe.